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Carnets de Campagnes

Élections municipales — Toulouse 2026
12 février 2025

Municipales 2026 : A Toulouse, un patchwork rouge et rose veut reprendre le Capitole

Dans l’attente d’une éventuelle candidature de Carole Delga, la gauche toulousaine se prépare aux échéances de 2026. Dans une certaine volonté d’union, mais en ordre très dispersé.

A Toulouse, les cérémonies des vœux ou de partage des galettes des rois ressemblent parfois à des meetings électoraux. Dans l’attente de la décision de Carole Delga de se lancer, ou pas, dans la bataille des élections municipales de 2026, la gauche est en ordre de marche. Ou presque. Du côté du Parti socialiste (PS), si l’on veut encore croire à une possible candidature de la présidente de région, « même si elle est très occupée au niveau national » affirme l’élu municipal et premier secrétaire fédéral, François Briançon, la campagne débutera le 28 janvier. Une trentaine de réunions sont prévues autour de la publication d’un « Livre noir » de l’action de Jean-Luc Moudenc, le maire (Ex-Les républicains). « Ensuite, il y aura un processus de désignation en interne qui collera à un calendrier national » commente François Briançon, qui se dit prêt à porter les couleurs de son parti. « On doit porter des mesures radicales, mais sans cliver ni faire peur aux électeurs » ajoute-t-il. Une façon de stigmatiser les positions de La France insoumise (LFI) nationalement. « On ne veut pas de ça ici, cela m’étonnerait que l’on arrive à un accord avec eux » précise M. Briançon. Le 16 janvier dernier, devant 300 militants, François Piquemal (LFI), député de la 4e circonscription de Haute-Garonne, a pris les devants. A 39 ans, ce professeur d’histoire-géographie, très ancré dans les quartiers populaires, a annoncé son intention de « porter l’union de la gauche pour une nouvelle ambition, avec les écologistes, communistes et « socialistes sincères ». » Esquissant même quelques propositions, telles que la baisse des tarifs des transports, l’encadrement des loyers ou le retour à une régie municipale de la gestion de l’eau. Jean-Luc Mélenchon sera d’ailleurs à Toulouse le 31 janvier, à l’université Jean-Jaurès aux côtés de M. Piquemal, pour ce qui ressemble à un lancement officiel de campagne.

Fracture entre le PS et LFI

Sur les autres cases de l’échiquier de la gauche toulousaine, il faudra compter sur la présence du mouvement Archipel citoyen. En 2020, cet attelage hétéroclite, avec un écologiste à sa tête, avait échoué face à Jean-Luc Moudenc avec un score de 48,01 % au second tour. Deux jours avant l’annonce de François Piquemal, environ 200 sympathisants se sont eux aussi retrouvés pour amorcer une nouvelle campagne. « Pour le moment, on se retrouve dans des ateliers et notre volonté est de réunir la gauche en 2026 » précise Arnaud Rivière, leur porte-parole. Fonctionnement en mode « coopératif », fresque des nouveaux récits, Archipel citoyen réunit un public jeune, plutôt diplômé, qui parle justice sociale et environnementale. Si des discussions ont eu lieu en coulisse avec les autres tendances à gauche, dont le candidat écologiste Régis Godec, lui aussi en faveur d’une union au premier tour, tous ont rendez-vous samedi 29 janvier. A l’initiative d’un autre mouvement, le Printemps toulousain, un premier grand débat réunira tous les prétendants. Cette rencontre, dont l'invitation a été acceptée par toutes les forces de la gauche, permettra d'identifier et partager les convergences et ce qui fait « socle commun ». Mais, déjà, la fracture entre le PS et La France insoumise semble dure à réparer. Selon Stéphane Borras, délégué départemental LFI et premier soutien de François Piquemal, « on reste ouverts mais Delga, par exemple, serait la pire des solutions. » De son côté, le président socialiste du département de la Haute-Garonne, Sébastien Vincini,  soutiendra Carole Delga ou « tout candidat de ma famille politique. » Et personne d’autre. Pendant ce temps-là, Jean-Luc Moudenc a découpé, samedi 18 janvier, la galette des rois devant 1500 personnes. Il a appelé à une mobilisation « face aux mélenchonistes et aux nostalgiques de l’ancien maire socialiste entre 2008 et 2014, Pierre Cohen. » Augurant ainsi de la possibilité d’au moins deux listes face à sa candidature au printemps 2026.

Texte :
Philippe Gagnebet
Croquis :
Luc Perillat